Avant d'avoir des enfants, je n'étais ni pour, ni contre la fessée. Néanmoins, je me souvenais avoir beaucoup frappé ma soeur quand j'étais ado, je le regrette et je ne voulais pas le reproduire. Je me disais que les fessées seraient épisodiques, en dernier recours.
La première fois que j'ai levé la main sur Poppy, c'était un réflexe. Elle était sur la table à langer et m'a lancé un coup de pied qui m'a coupé le souffle, ma main est partie tout de suite sur sa cuisse. Ce que j'ai vu m'a horrifiée: mon petit bébé de 18 mois s'est arrêté net, s'est mise à hurler et à tenir sa cuisse écarlate. Je me suis sentie mal et j'ai su ce jour-là que je ne pourrais jamais frapper mes enfants.
Ce n'est que plus tard que j'ai entendu parler d'éducation bienveillante, ou éducation non-violente. Je me suis pas mal documentée sur le sujet et les principes s'accordaient bien à ce que je désirais pour mes enfants. En même temps, il est difficile d'être contre une méthode qui oeuvre pour le bien-être d'un enfant... L'éducation bienveillante repose sur une idée simple: il faut écouter notre enfant et le comprendre, l'aider à grandir dans l'empathie et le respect, et ne pas lui apprendre à craindre l'autre. Car les fessées, les tapes sur les mains, les punitions, les cris, ne font qu'enseigner à nos enfants que le monde est violent, qu'il faut craindre l'autre, même ceux qu'on aime par-dessus tout: les parents.
Bien sûr, ce n'est jamais simple et il y a des moments où mes enfants m'exaspèrent tellement que j'ai juste envie de leur fracasser la tête contre le mur. Mais je me retiens. Parce que je pense à ce que j'ai fait subir à ma soeur, parce que je ne veux pas que mes enfants vivent dans la crainte, parce que j'ai peur de ne plus savoir m'arrêter si je commence. Du coup, je crie. Beaucoup trop à mon goût mais on ne jugule pas la violence et l'agressivité intérieure en quelques jours. C'est un travail de tous les instants. Et de jour en jour, je m'améliore et je remarque que mes enfants sont plus disposés à m'écouter et que nous passons des journées agréables.
Pour m'aider, je lis des livres, comme Isabelle Filliozat, et je suis des blogs comme En chemin vers l'éducation bienveillante. Ce que j'apprécie particulièrement dans ce blog, c'est que la maman qui l'écrit est elle aussi en plein apprentissage. Mère de 4 enfants, elle a beaucoup frappé avant de réaliser que ce n'était pas une solution et engagé un travail sur elle-même. Son blog et sa page Facebook sont bourrées d'astuces et elle a même organisé sur Facebook une semaine d'attentions quotidiennes avec une idée d'activité à faire avec son enfant chaque jour.
Je donne très peu de conseils sur mon blog et je préfère parler de mon expérience, partager mon opinion, apporter mon témoignage. A mes lecteurs ensuite de faire selon leurs propres envies et leurs principes. Je ne me sens pas légitime pour donner des conseils. Mais aujourd'hui, j'ai envie de vous dire qu'il n'est jamais trop tard pour bien faire et que vous avez tout à gagner à engager le dialogue et l'écoute avec vos enfants. Et surtout, ne culpabilisez pas si vous craquez. Je vois souvent sur Facebook des mères se désoler: "Allez je tente une semaine sans cris à la maison!!", "Objectif raté au bout de 2 jours, je suis une mère indigne" NON. Vous n'êtes pas infaillibles, nous sommes tous des êtres humains et il nous arrive de craquer parce qu'on est fatigué, parce que l'enfant a été particulièrement insupportable, parce que la journée a été difficile. Prenez une profonde inspiration, recentrez-vous, discutez avec votre enfant de ce qui s'est passé ("j'ai crié parce que...", "je me suis laissé aller à la colère parce que...") et repartez sur de bonnes bases. Cela sera forcément payant à long terme.
C est tellement ça... ça fait du bien de lire cela chez les autres je me sens moins seule ! Ici aussi je crie trop et je culpabilise encore plus... j essaie d accepter mes erreurs mais j ai du mal !
RépondreSupprimerOn parle d'éducation bienveillante pour nos enfants mais en fait, c'est nous-mêmes que nous éduquons à moins d'agressivité. ;-)
SupprimerMoi ce qui m'épate c'est le temps passé à s'occuper des enfants, genre les activités tout ça. Comment vous trouver l'énergie et le temps entre boulot et ménage, ça m'épate.
RépondreSupprimerJe ne travaille pas, ça me fait un souci en moins! Mais je crois que lorsqu'on a des enfants, il faut savoir accepter d'avoir moins de loisirs propres et que tout tourne autour des enfants. Bien sûr, certains diront qu'on peut tout faire avec des enfants et qu'ils n'ont pas changé leur vie mais quand même, il y a toute une organisation derrière, on ne fait pas ce qu'on veut quand on veut.
SupprimerJ'aurai pu écrire exactement la même chose ! Je ne frappais pas particulièrement ma soeur mais notre papa (que j'aime hein !) nous donnait des fessées et était le chef de la maison. J'ai toujours eu peur de lui ... Je me suis promise de jamais frapper mes enfants et j'en suis bien incapable de toute façon. Un jour mon chéri à donné une tape sur la mais de Chaton et je l'ai vu me regarder avec une grande incompréhension et une crise de larmes ... J'en ai pleuré ... On s'est mis d'accord avec chéri ensuite pour ne jamais reproduire ça ! On leur enseigne de ne pas taper les copains, je ne vois pas comment on pourrait être crédibles dans ce cas ... Par contre c'est vrai que ce n'est pas tous les jours facile et je cri aussi de temps en temps mais j'ai réussi à m'excuser auprès de mon loulou une fois et j'en été très fière :)
RépondreSupprimerJe pense que l'idée générale doit être: "Ne fais aux autres ce que tu n'aimerais pas que l'on te fasse". Donc ne pas frapper, s'excuser quand on a tort, traiter les gens avec respect. C'est la base.
SupprimerMerci pour cet article, je m'y reconnais totalement dans la relation à mes enfants à l'heure d'aujourd'hui. Mes parents ne nous frappais pas (j'ai du prendre une claque et une fessée à tout casser dans mon enfance), mais mon compagnon lui a été élevé dans l'idée que frapper = éduquer et dans la violence verbale également. C'est donc plus difficile pour lui de renier tout ce qu'il a en lui et d'accepter qu'il y a d'autres façons de faire. Il en est conscient et ça c'est déjà un grand pas.
RépondreSupprimerC'est une remise en question de tous les jours que de vouloir élever ses enfants dans le respect de soi même et des autres, mais ça vaut le coup, j'en suis convaincue, et eux le sont aussi. J'ai plaisir à penser que la bienveillance est héréditaire et que les enfants qui ont grandi entourés de bienveillance feront de même quand ils seront parents à leur tour :)
C'est surtout grandir avec le respect de l'autre. On ne frappe pas son voisin, ni son patron, ni sa femme, ni les animaux mais on a le droit de frapper un enfant? C'est un non-sens.
SupprimerLa bienveillance m'est apparue aussi comme une évidence quand je suis devenue mère. Avant, j'avoue que j'avais la tête dans le vieux schéma "c'est pour son bien donc on peut", la "violence éducative" ne me choquait pas plus que ça (pas les coups à mort, hein! Juste une tape sur la main etc). Quand tu dis "il est difficile d'être contre une méthode qui oeuvre pour le bien-être de son enfant", malheureusement, il y a encore pas mal de monde qui pense que la violence éducative=éducation et que c'est donc bon pour leur enfant...Une amie proche de moi est ainsi et j'avoue me sentir particulièrement mal à l'aise quand je la vois agir, j'aimerais lui démontrer que c'est possible de faire autrement mais je ne fais rien car je sais qu'elle n'y est pas réceptive...Un juste milieu est à trouver pour chacun je pense, personne n'est infaillible et les enfants n'ont pas besoin de parents parfaits! Finalement, être bienveillant envers son enfant c'est être aussi plus bienveillant avec soi et de plus, l'enfant apprend par l'exemple donc, s'il voit que c'est possible, alors il le répètera, dans le bon, comme dans le mauvais...
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