4ème de couverture: "J'ai tout essayé, il continue!" Les parents démunis s'épuisent face aux excès de leurs enfants. Comment sortir des batailles autour de l'habillement, du rangement, des disputes au moment de partir pour l'école ou d'aller se coucher? Les parents ont tendance à interpréter les comportements excessifs ou énervants des bambins comme des manifestations d'opposition, de mauvaise volonté, d'insolence. D'autres se culpabilisent et cherchent le traumatisme. Et s'il y avait d'autres causes? Les récentes découvertes de la neurophysiologie et de la psychologie expérimentale éclairent d'un jour nouveau ces comportements exaspérants.
Des dessins qui parlent à tous, des éclairages scientifiques pour mieux comprendre et des directions nouvelles pour agir concrètement selon son âge. Prêt(e) à remettre en cause certaines de vos habitudes, de vos croyances, voire même de vos certitudes?
Lulu est un ange, toujours calme et adorable, bien que très timide.
Nous n'avons eu aucun mal à la canaliser et à la faire obéir pendant ses premiers mois jusqu'au fatidique "terrible two". Comme tout parent, nous avons été confrontés à une enfant qui n'écoutait plus, reproduisait les mêmes bêtises en nous regardant avec le sourire, hurlait pour un oui ou pour un non et allait même jusqu'à nous frapper. C'était d'autant plus déroutant que nous n'étions pas préparés à ça, à voir notre enfant passer d'ange à petit diablotin.
Farouchement opposés à la violence physique, nous avons tenté le dialogue. En vain. Du moins, c'est ce que nous croyions mais il s'avérait que nous n'appliquions pas la bonne méthode. Le livre d'Isabelle Filliozat nous a beaucoup aidé à comprendre ce qui se passait dans la tête de notre fille et je vais vous livrer les points qui m'ont particulièrement marquée.
1. Vous êtes le réceptacle privilégié des angoisses de votre enfant.
Votre enfant est un mammifère. Certes, il n'y a plus de prédateur, mais elle ne le sait pas encore et le programme est inscrit dans ses circuits cérébraux. Tout mammifère attend sa maman avant d'exprimer sa détresse à grand bruit. En l'absence de maman, mieux vaut ne pas trop se manifester. Quand maman (=la sécurité) revient, on peut décharger les tensions accumulées. Le même processus est à l'oeuvre quand votre petite est infernale avec vous le soir alors que tout s'est divinement bien passé à la crèche. Elle a enduré les situations de stress traversées sans rien montrer, pour ne "craquer" qu'à votre arrivée. C'est dur à vivre pour les mamans qui peuvent avoir l'impression que l'enfant leur garde le pire, ou se dire qu'elles sont de mauvaises mères (surtout quand le papa en rajoute: "Regarde, avec moi, tout se passe bien!")Quand on a compris ça, les relations sont beaucoup plus sereines, et répondre aux hurlements par des câlins et non par des punitions est beaucoup plus agréable.
Pleurs et colères sont parfois (souvent) de simples décharges de tension confiées à la source d'amour inconditionnel: maman. Ce comportement continuera pendant encore bien des années, pensez-y quand votre adolescent(e) hurlera sa fureur contre vous. N'oubliez pas que vous êtes le réceptacle privilégié de ses souffrances non parce que vous n'avez pas d'autorité (c'est ce que racontent parfois les papas ou votre propre mère...) mais parce qu'elle est en sécurité avec vous.
2. L'enfant comprend mal la négation.
La négation oblige à deux gestes mentaux: l'évocation, donc la construction d'une image mentale, puis la négation de cette représentation. Le petit enfant ne peut jongler ainsi dans son esprit.
Reprenons le cube troué d'un rond, un carré, un triangle... avec les formes adéquates à glisser dedans... Si vous demandez à votre bambin de vous dire avec des mots dans quel trou va cette forme triangle, ses mains avanceront vers la boîte. Il a besoin de rapprocher physiquement la forme du trou et d'essayer de le mettre dedans. Alors lui demander dans quel trou le triangle ne va pas... Essayez, vous serez convaincu!
Vous lui simplifierez la vie en lui indiquant ce qu'il peut faire et non ce que vous ne voulez pas qu'il fasse. De plus, il vit dans le présent, inutile d'imaginer qu'il s'en souviendra longtemps.
Lulu avait l'habitude de courir dans le parking en sortant de la crèche et je lui assénais sans cesse de ne pas traverser sans regarder. Après la lecture du livre, j'ai modifié ma phrase et je lui ai demandé de rester près de moi et de faire attention aux voitures. Bingo, elle est attentive et me répète même "Attention voiture" dès qu'on est dans un parking!
3. Passer du temps avec son enfant.
Même si cela paraît évident, on ne réalise pas à quel point on peut être accaparé par le quotidien et oublier l'enfant qui réclame de l'attention.
4. Le lâcher-prise.
Quand le parent n'a plus d'attente, l'enfant ne subit plus de pression, son opposition tombe.Dans la course contre le temps, on a tendance à donner des ordres aux enfants et à les presser. "Habille-toi!", "Dépêche-toi!", "Plus vite!", "Mets tes chaussures!". C'est toujours le moment où l'enfant décide de flâner dans son lit ou de tâcher son t-shirt en mangeant. Alors qu'on s'imagine qu'il le fait exprès, il s'agit juste d'une réponse à notre empressement. Demandons-lui gentiment et faisons le participer: "Tu mets ton pantalon pendant que je prépare ton sac à dos?", "Que penses-tu de mettre tes bottes aujourd'hui?". Et surtout, laissons-lui le temps, quitte à se lever un peu plus tôt. Dans cette période où Lulu veut tout faire toute seule mais mets 3 plombes à enfiler son pantalon, il est très important de se le rappeler!
Attention, le lâcher-prise n'est pas un truc pour obtenir reddition. Il y a des choses sur lesquelles on peut lâcher, plus qu'on ne le croit. En revanche, il y a aussi nombre d'aspects absolument non négociables, imposés par les nécessités de la socialisation, pour la santé, voire la survie de l'enfant. Pas question de faire du lâcher-prise une technique universelle. Et lâcher prise n'est pas laisser faire!
Le lâcher-prise est utile parce que l'opposition de l'enfant porte plus souvent sur le processus que sur le contenu! L'enfant ne s'oppose pas vraiment à mettre son pantalon, mais à la manière dont vous le lui avez demandé, ou parce qu'il veut mettre d'abord les chaussettes, ou... C'est vrai qu'ils sont inventifs en terme de motivations qui nous paraissent étranges!
Le reste du livre est une mine de conseils et d'informations sur le processus psychologique de l'enfant et je pense qu'il nous servira encore longtemps. C'est vraiment un livre à mettre entre les mains de tous les (futurs) parents!
Perso, j'ai plus apprécié "Parents efficaces au quotidien tome2" de Thomas Gordon. Moins simple à lire mais très intéressant!
RépondreSupprimerFilliozat est quoiqu'il en soit une référence aussi :-)
Je ne connaissais pas, je note :)
Supprimertu m'as décidé je vais le commander, en plus je me dis que ça peut aussi me donner quelques pistes pour le boulot aussi...
RépondreSupprimerCa m'a vraiment aidé à prendre sur moi et à user de davantage de diplomatie pour désamorcer les conflits.
SupprimerSuper intéressant merci !!
RépondreSupprimerJe t'en prie :)
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