Il va sans dire que dès que je suis tombée enceinte, ma table de chevet s'est vue envahie par les livres de puériculture.
Au début, j'ai suivi scrupuleusement les étapes de bébé et comparé avec l'évolution de Poppy. Mais j'ai vite déchanté et je me suis dit qu'après tout, elle évoluait à son rythme, même si ce n'était pas celui des livres. Pourtant, une chose m'a longtemps perturbée et me perturbe encore: la phase poupon.
Dans Votre enfant de la naissance à trois ans d'Anne Bacus, on peut lire:
Avec les débuts du langage commencent les jeux de "faire semblant". Petits garçons et petites filles se mettent à imiter leurs parents. Laurent, seize mois, donne à manger à son ours. Amélie, au même âge, se raconte des histoires en déplaçant des personnages. Cette étape est très importante pour l'enfant. Imiter son papa ou sa maman, c'est déjà se mettre à la place des autres. Mais c'est aussi exprimer ses propres idées et construire sa confiance en soi.Poppy a eu sa première, et seule, poupée à l'âge de 16 mois, à Noël. Elle n'y a que très rarement touché. Jamais elle ne l'a câlinée, jamais elle ne l'a grondée, jamais elle ne l'a nourri. Elle n'existe pas, tout simplement. Vous dire que j'étais inquiète est un euphémisme. J'avais vraiment peur que ma fille passe à côté d'une étape importante de sa psychologie. Puis, j'ai constaté qu'elle reproduisait bien le schéma parental: elle grondait ses livres et les mettait au coin. Oui... ses livres. Elle a aussi nourri sa figurine du roi lion, qui a d'ailleurs partagé nos repas pendant quelques jours. Le processus fonctionnait donc bien. Ouf.
Dès un an, vous pouvez offrir à votre enfant sa première poupée, celle qui lui permettra de faire "comme si". Celle que l'on aime et que l'on gronde, que l'on habille et que l'on nourrit, celle dont on est parent mais qui reste un peu soi. Celle, surtout, qui apprend à grandir.
Car c'est sur cette poupée que l'enfant va reproduire ce qu'il vit et ce qu'il découvre. En câlinant sa poupée, en la grondant et en la nourrissant, l'enfant projette une image de lui-même. Sa poupée lui fait revivre ses émotions, ses plaisirs et ses chagrins.
Teemo, 18 mois, est particulièrement intéressé par les yeux de la poupée (qui se ferment quand on l'allonge) mais ça ne va pas plus loin. Peut-être plus tard?
Elle git toujours, abandonnée, dans le coffre à jouets (et en plus, elle se fait attaquer par Simba).
D'une façon plus générale, le choix d'un jouet est-il dicté par l'envie de l'enfant ou parce qu'on lui aura montré comment jouer avec, suscitant par là un intérêt particulier. Si papa/maman joue avec, c'est que c'est bon pour moi!
Par exemple, mes enfants sont assez peu portés vers les Lego. J'ai joué avec eux quelques temps mais c'est une occupation qui ne me passionne pas, et Piwix non plus. Du coup, ils jouent de moins en moins avec. Alors que la petite puce de Maman Clémentine pourrait passer des heures à jouer aux Lego. Parce que sa mère est une grande admiratrice des briques suédoises?
Et les filles de Papacube et leur passion des figurines?
De la même manière, Poppy adore jouer avec les voitures. Elle est d'ailleurs dans une phase où elle passe tout son temps à les aligner et à "faire des trains". Son frère l'a bien remarqué et adore lui aussi conduire les voitures, les envoyer le plus loin possible et chanter "Vroum, vroum!!". Intérêt pour les voitures parce que c'est un garçon ou parce qu'il suit l'exemple de sa grande soeur?
Pour moi, il est évident que le jeu est influencé par l'entourage. Il peut y avoir des intérêts innés, chacun de nous a ses hobbies et ses plaisirs propres et les enfants fonctionnent de la même façon, mais je refuse de dire que les filles jouent naturellement aux poupées et que les garçons sont davantage portés sur les voitures. Il n'y a rien de pire que de créer des cases et d'y enfermer nos enfants. J'enrage quand j'entends dire: "Tu as vu, il transforme un bâton en pistolet, c'est bien un garçon!". Car si nos enfants ne correspondent pas à ces critères, que deviennent-ils? Des garçons manqués, des efféminés? C'est bien triste.
Moi ça me fait rire (jaune parfois) les débats sur la théorie du genre. Laissons les enfants faire ce qu'ils veulent. Eux se foutent bien de tout ça et naviguent entre les univers dits fille ou garçon sans souci. Mon fiston (2 ans 3/4) se déguise en princesse pour faire comme sa soeur et a longtemps dormi avec une des poupées de sa soeur (et j'ai eu des réflexions à la con des gens autour parfois). Depuis peu il s'est pris de passion pour les voitures (mimétisme par rapport au fils de sa nounou plus grand que lui) et les pistolets, épées (alors là ????). Quand à la grande elle adore les poupées et là elle reproduit pas mal le fait de m'avoir vue avec son frère bébé (+ elle adore les vrais bébés). Chez les 2 j'associe ça à plusieurs choses : vrai intérêt de l'enfant pour certaines choses (LittlePirate aime les jeux de construction depuis toujours), mimétisme par rapport à l'entourage mais aussi à un dessin animé/livre ou autre... Laissons les donc grandir tranquillement et jouer avec quoi bon leur semble.
RépondreSupprimerIl y a beaucoup de mimétisme. La naissance de son petit frère n'a pas poussé Poppy vers sa poupée, peut-être parce que lorsqu'elle voulait lui donner le biberon, je la laissais faire donc elle reproduisait le schéma directement avec son frère. :)
SupprimerAh les livres et les schémas d'évolution des enfants....en effet chacun est différent et c'est tant mieux! J'ai réussi à ne pas trop lire à ce sujet ni à m'y focaliser et j'en suis contente! Les filles jouent avec ce qu'elles aiment. Elles ont pas mal de chose à portée et en font ce qu'elles veulent : voitures, légos, ballons, poupées, dinette....
RépondreSupprimerJe pense que en effet les enfants copient un peu ce qu'ils nous voient faire mais pas seulement et c'est aussi ça qui est intéressant!
Bon par contre il serait peut-être bien que nos mini nous soient livrés avec un manuel de ce qu'ils aiment, ça éviterai les trop nombreux jouets inutilisés...^^
Tu as bien raison, j'ai encore fait un gros tri dernièrement car j'en ai marre de voir des jouets qui prennent de la place pour rien.
SupprimerLe mimétisme occupe une grande place je pense. Je sais qu'ici personnellement Clémentine aime beaucoup reproduire mais ça ne se limite pas à un seul domaine et c'est souvent par phase. Je ne sais pas si elle aime bricoler/jouer aux voitures pour faire comme papa, pour l'imiter ou si c'est avant tout pour participer ? En tout cas c'est certain que notre environnement influence les enfants (la preuve avec les LEGO puisque je suis très contente que ça l'intéresse mais je ne l'ai jamais incité à y jouer), tout comme notre comportement d'ailleurs puisque quand j'observe ma puce jouer avec ses poupées je reconnais bien mes habitudes, expressions... En tout cas, même si je raffole des bouquins, je pense qu'en ce qui concerne l'évolution de nos enfants le mieux est de les laisser faire à leur rythme.
RépondreSupprimerC'est sûr que les bouquins ne font pas tout mais quand on n'y connaît rien, ça aide. Et franchement, je trouve que des phrases comme "C'est une étape très importante pour l'enfant" ne peut qu'angoisser les parents.
SupprimerEntièrement d'accord avec ce billet.
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut proposer aux enfants un peu de tout, qu'ils soient filles ou garçons, et c'est à eux/elles de choisir ensuite.
Quand on me demande ce que préfère ma fille "poupée, dinette... ?" ça me fait marrer de répondre qu'elle adore les puzzles, les livres et les lettres. Ca leur effleure même pas l'esprit à certains.
En tout cas ma fille a vraiment des périodes et ça va effectivement passer du petit train à la poupée.
Séparer les jouets par prétendus genres c'est aussi empêcher les enfants de jouer tous ensemble, et ça aussi c'est triste je trouve.
Sinon je crois que tu as raison sur le fait qu'en tant que parent on va probablement jouer plus à des jeux qu'on apprécie nous-mêmes et que ça peut inciter l'enfant à choisir un jeu plutôt qu'un autre, puisqu'il saura que l'adulte viendra jouer avec lui.