Synopsis: Chez eux, en banlieue, Will et Lynn Cameron se sentent en sécurité. Dans leur maison, la nuit, ils dorment avec le sentiment que leurs trois beaux enfants sont parfaitement protégés. Lorsque Annie, leur fille de 14 ans, se fait un nouvel ami sur Internet - Charlie, un garçon de 16 ans rencontré sur un forum - Will et Lynn ne s’inquiètent pas. Ils se disent qu’il est normal que des adolescents échangent grâce aux nouvelles technologies.
Après plusieurs semaines de conversations en ligne, Annie se sent de plus en plus attirée par Charlie. Même si peu à peu, elle réalise qu’il n’est pas ce qu’il prétend être, elle continue à être fascinée par lui. Le masque finira par tomber et cela va déclencher un engrenage que personne n’aurait pu imaginer, mais qui changera définitivement la vie de toute la famille…
Le film avait fait beaucoup de bruit à sa sortie et je brûlais d'envie de le voir. Je peux dire aujourd'hui qu'il mérite amplement son succès.
Nous y suivons la tragique histoire d'une jeune fille de 14 ans qui tombe dans les mains d'un pédophile, mais là où il diffère d'un film comme Lolita, c'est que la jeune fille rentre chez elle et qu'une enquête policière commence, plongeant en enfer une famille bien sous tout rapport.
La puissance du film tient en plusieurs points. Tout d'abord, le sujet est au coeur de l'actualité: l'utilisation de l'internet par les jeunes et les dangers auxquels ils sont confrontés face à des "prédateurs", comme ils sont désignés dans le film. Et ceci sans jamais tomber dans le cliché ou le message moralisateur "Internet, c'est le mal!". Il critique aussi la société actuelle qui abreuve les jeunes de sexualité et de pornographie, notamment au travers de la publicité, et qui s'étonne que les jeunes ne connaissent plus le sens du mot "intimité" et "consentement".
Le film se focalise également sur la passage difficile de l'adolescence et l'importance accordée à la confiance. Le drame ne se joue que parce qu'Annie avait besoin d'un confident et parce que les parents étaient trop confiants. C'est là tout le sens du titre Trust, tous les personnages sont liés à la jeune fille par la confiance: Annie et sa meilleure amie, Annie et Charlie, Annie et ses parents (surtout son père). Toute la difficulté éprouvée par une adolescente qui ne sait plus qui croire, ni à qui se confier.
La réussite du film tient pour beaucoup dans le réalisme des situations. Toutes les scènes peuvent arriver à n'importe qui et les questions sont universelles. Comment Annie a-t-elle pu tomber dans le panneau? Comment ais-je pu être aveugle en tant que parent? Jusqu'aux réactions de l'entourage parfois déplacées.
Enfin, les acteurs sont excellents et savent jouer avec les émotions et avec le spectateur.
Un film à ne surtout pas manquer.
Test de Bechdel:
Y a-t-il deux personnages féminins nommés... OUI
Qui parlent l'une avec l'autre... OUI
D'autre chose que d'un homme... NON
Echec! Je vais présenter ici le seul petit point négatif que j'ai vu au film.
Réussite/Echec: 6/4
ATTENTION SPOILER
J'ai réfléchi pendant un bon moment et je ne crois pas que la mère d'Annie soit nommée mais je peux me tromper. Les seules autres femmes présentes dans la vie d'Annie sont sa meilleure amie et sa psychologue qui ne parlent évidemment que de Charlie. Le ressort dramatique du film repose sur les épaules du père et seulement de celui-ci. En effet, alors que la première partie du film est centrée sur Annie et sa rencontre avec Charlie, la seconde partie est concentrée sur le père qui cherche à tout prix à retrouver le "prédateur" et à renouer les liens avec sa fille. On voit à de nombreuses reprises la mère reprocher à son mari de se concentrer sur la vengeance alors que sa fille a besoin d'aide mais on ne voit jamais la mère en train de consoler Annie. Au contraire, c'est après une discussion avec son père et dans ses bras uniquement qu'elle comprendra l'ampleur du drame qu'elle a traversé et qu'elle repartira sur de nouvelles bases. Si la mère a un rôle consolateur auprès de la jeune fille, on ne le voit jamais à l'écran et elle reste toujours au second plan, comme une figurante (cf photo précédente).
Qui parlent l'une avec l'autre... OUI
D'autre chose que d'un homme... NON
Echec! Je vais présenter ici le seul petit point négatif que j'ai vu au film.
Réussite/Echec: 6/4
ATTENTION SPOILER
J'ai réfléchi pendant un bon moment et je ne crois pas que la mère d'Annie soit nommée mais je peux me tromper. Les seules autres femmes présentes dans la vie d'Annie sont sa meilleure amie et sa psychologue qui ne parlent évidemment que de Charlie. Le ressort dramatique du film repose sur les épaules du père et seulement de celui-ci. En effet, alors que la première partie du film est centrée sur Annie et sa rencontre avec Charlie, la seconde partie est concentrée sur le père qui cherche à tout prix à retrouver le "prédateur" et à renouer les liens avec sa fille. On voit à de nombreuses reprises la mère reprocher à son mari de se concentrer sur la vengeance alors que sa fille a besoin d'aide mais on ne voit jamais la mère en train de consoler Annie. Au contraire, c'est après une discussion avec son père et dans ses bras uniquement qu'elle comprendra l'ampleur du drame qu'elle a traversé et qu'elle repartira sur de nouvelles bases. Si la mère a un rôle consolateur auprès de la jeune fille, on ne le voit jamais à l'écran et elle reste toujours au second plan, comme une figurante (cf photo précédente).
J'ai beaucoup aimé ce film, je l'ai regardé plusieurs fois... La première fois, il m'a énormément chamboulée car, ayant rencontré mon premier copain (plus vieux) sur Internet, je me suis dis que moi aussi j'étais trop confiante et que ça aurait pu m'arriver.
RépondreSupprimerCe film est très juste et percutant. C'est vrai qu'on voit énormément le père mais j'ai trouvé quand même original de montrer ses sentiments (même si ceux de la mère auraient été grandement appréciés) plutôt que de se concentrer uniquement sur la vraie victime (en fait les proches aussi sont des victimes collatérales et on peut le voir en partie dans ce film, c'est intéressant.)
Oui, le changement de point de vue est vraiment intéressant. Mais comme je l'ai dis, en y réfléchissant bien, une scène entre la mère et la fille comme entre la fille et la psychologue, ça aurait été vraiment bien.
SupprimerJe sais que je l'ai vu mais je n'en ai qu'un vague souvenir, il faudrait que je le revois.
RépondreSupprimerUne complète découverte pour moi. Je ne l'ai jamais vu et je ne savais même pas qu'il existait ! Je n'aurai jamais assez de toute une vie pour voir tous les films qui s'allongent sur ma liste à cause de toi ;)
RépondreSupprimerBravo pour la grande Une, j'espère que tu auras tout plein de commentaires !
Désolée, chez toi c'est la liste de films qui s'agrandit et chez Maman Clémentine, ce sont les livres! C'est le but de ce blog, de donner envie :)
SupprimerEt pour la Une, je viens de voir ça, ça m'étonnait d'avoir autant de visites d'un coup!
Bien entendu et c'est aussi pour cela que j'aime autant venir chez toi ! A chaque fois, je me dis, tiens, de quel film va-t-elle nous parler et que je ne connais même pas !
SupprimerBonne journée.
Très bon poste. Je viens de tombé sur votre article et je voulais dire que j'ai vraiment apprécié la lecture de vos messages d'article.
RépondreSupprimerMerci
SupprimerCela fait un long moment que j'ai vu ce film et je regrette vraiment qu'il n'ai pas la notoriété qu'il devrait avoir.
RépondreSupprimerSuite à des expériences personnelles je suis à présent plus que touchée et littéralement en guerre contre la pédophilie qu'elle soit virtuelle ou physique. J'ai lu que certains trouvaient le film choquant mais moi au contraire je le trouve criant de vérité et on ne parle pas assez des problèmes qu'internet peut apporter surtout chez les plus jeunes. C'est vrai que la "non-présence" de la mère est assez étrange mais le père est vraiment touchant (Clive Owen est un acteur que j'affectionne en plus ^^).
Je pense l'acheter en DVD et le visionner avec ma fille en son temps. Il aura peut-être pris un petit coup de vieux mais je pense que le message restera. J'ai vu pas mal de films sur l'inceste quand j'étais ado et je comprenais où étais le mal et qu'il faudrait en parler si ça m'arrivait (Dieu merci, je n'ai jamais eu à le faire).
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