S'il y a bien un principe que j'applique pour toute action dans ma vie, c'est celui de justice. J'essaye au maximum de ne pas faire de favoritisme, de donner de mon temps et de ma personne équitablement. Tout le monde est logé à la même enseigne.
Quand je suis tombée enceinte de Teemo, il était évident pour moi qu'il serait élevé de la même façon que Lulu et nous avons tout prévu en ce sens. Sauf que je me suis rendue compte que ce n'était pas possible.
Le premier principe auquel nous avons dérogé fut le cododo. Nous estimions que la chambre parentale devait rester une sphère intime entre le père et la mère et qu'un enfant n'y avait pas sa place. Lulu a été couchée dans sa chambre seule dès le retour de la maternité et tout s'est bien passé, nous avons donc organisé la chambre des enfants de manière à ce que Teemo la rejoigne tout de suite. Mais à la maternité, Teemo était très bruyant la nuit et j'ai eu peur qu'il ne dérange Lulu et qu'elle pâtisse de nuits chaotiques. Nous l'avons donc installé dans notre chambre, dans un couffin, pour quelques semaines, le temps qu'il soit plus calme et qu'il dorme plus de 2h d'affilée. Au bout de 3 semaines environ, je commençais vraiment à culpabiliser de la présence de Teemo à mes côtés chaque nuit alors que Lulu était de l'autre côté du couloir et j'ai tenté l'expérience de les coucher ensemble. Ce fut un lamentable échec. Lulu, très câline avec son frère et toujours à s'inquiéter pour lui, ne cessait de se lever de son lit au moindre bruit pour lui remettre sa tétine ou lui tenir la main. Je l'ai trouvé penchée au-dessus du berceau, Teemo en travers du lit avec la turbulette à moitié retirée. J'ai eu peur, très peur, et j'ai ressenti pour la première fois de ma vie de la rage envers ma fille: je l'aime plus que tout mais je ne supporterai pas qu'elle fasse du mal à son frère (et vice-versa). J'ai immédiatement emporté Teemo avec moi et j'ai demandé à mon mari de gérer Lulu, j'étais hors de contrôle. Dès le lendemain, nous avons installé le lit à barreaux dans notre chambre: nous n'avons plus de place pour circuler, notre vie intime se fait dans le silence forcé mais c'est le prix à payer pour une sérénité d'esprit. Ils partageront leur chambre quand ils seront plus grands, quand Lulu comprendra qu'elle doit laisser son frère tranquille ou quand celui-ci pourra se défendre des assauts de sa grande soeur.
De même, l'une des choses que nous avons aussi appris avec notre fils, c'est qu'un bébé pouvait avoir un immense besoin de réconfort. J'en ai parlé ici: outre le fait que j'ai remplacé mon écharpe par un Manduca (Teemo a tendance à pousser avec ses jambes pour sortir et le dossier plus rigide du porte-bébé est bien utile), nous avons investi dans une balancelle et nous avons même quelquefois partagé notre lit avec lui. Et ce ne fut pas facile, croyez-moi, il a fallu prendre sur nous et revoir nos convictions. Alors que Lulu pouvait rester des heures dans son parc ou son transat à nous regarder circuler ou jouer sur l'ordinateur, Teemo refusait de passer plus de 10 minutes hors de nos bras. A 2 mois, le temps est passé à 30 minutes environ, c'est un progrès mais il a toujours cet énorme besoin d'attention.
Enfin, s'il y a bien un point sur lequel je suis intransigeante, c'est de répondre aux pleurs d'un bébé le plus rapidement possible. On m'a bien sûr dit qu'un bébé devait faire ses poumons ou qu'il fallait utiliser la technique des 5-10-15 minutes pour le coucher, c'était inconcevable pour moi. Mon bébé a besoin de moi, je suis là, il est hors de question qu'il s'imagine que je l'abandonne. J'ai donc toujours répondu aux pleurs de Lulu dans la seconde et ça n'a pas fait d'elle une enfant capricieuse. Pour Teemo, je pensais faire pareil sauf que c'était sans compter la présence de sa soeur. Il est impossible de répondre rapidement aux pleurs d'un bébé lorsqu'on s'occupe d'un grand: quand je change une couche, que je donne le bain ou que je fais les câlins rituels du soir, Teemo est obligé d'être patient. Ca me fend le coeur mais je ne peux pas faire autrement. Quelqu'un m'a dit un jour qu'avec deux enfants, on était obligé de se diviser. Je ne suis pas d'accord, je ne veux pas me diviser, avoir un bras pour chaque enfant ne me serait d'aucune utilité, ce qu'il faudrait, c'est me multiplier: 2 mamans, 4 bras, ça serait parfait. Mais le clônage n'en est pas encore là. (NB: je parle bien sûr lors des absences du papa qui doit bien travailler pour faire vivre ce petit monde...) J'espère vraiment ne pas en faire un enfant stressé, j'espère qu'il comprend quand même que je fais tout ce que je peux et que je l'aime autant que sa soeur.
Chaque enfant est différent, chaque enfant a son caractère et ses envies et notre éducation est faite de compromis. Mais s'il y a bien une chose que je partagerai toujours équitablement entre eux, c'est mon amour.
chaque enfant est différent, et nous évoluons en tant que parent en fonction d'eux. Avoir cette envie de s'adapter à eux est le plus beau cadeau à leur faire! et je suis sûr qu'il ne souffrira pas de devoir t'attendre, car dans la voix et la présence, il doit sentir que tu es là,et que tu vas arriver. Sinon pour les 2 bras supplémentaire, il n'est pas trop tard pour les demander au papa Noel..
RépondreSupprimerohhh j'adore ton article!!!
RépondreSupprimerJe me retrouve dans ce que tu ecrit.
Sur certains points pas sur tout (car nous aussi nous sommes tous differents ;) )
J'ai l'impression que les enfants nous font grandir/murir a une vitesse impressionnante, quand on les ecoute avec notre coeur ;)
Ce qui me plaît dans ce que tu écris c'est que malgré tes principes ou convictions ou souhaits (...) tu n'hésites pas à changer de point de vue ni d'essayer autre chose si ça ne convient pas à ton enfant ou à la situation. Et je crois que c'est ce que nous apporte le p'tit deuze: on s'adapte plus sereinement.
RépondreSupprimerDe mon côté je ne pouvais pas laisser pleurer mon premier (un peu par conviction mais aussi parce que je n'y arrivais pas) et effectivement ma Deuze est obligée d'attendre un peu et c'est pas mal aussi ;)