4ème de couverture: Alors qu'en France, le temps consacré chaque jour à la télévision ne cesse d'augmenter, il est temps de s'interroger sur l'influence réelle du petit écran.
Développement intellectuel, résultats scolaires, violence, obésité, espérance de vie, sexualité, imagination, créativité... Dans chacun de ses domaines, la télévision semble apparaître comme un véritable fléau selon de nombreuses études scientifiques.
Alors faut-il croire que télé rime forcément avec attention danger ? TV Lobotomie fait le point entre statistiques et études de cas, et pose un regard juste sur le média préféré des français.
Après une lecture assidue et quelques semaines de réflexion, mon sentiment est assez mitigé. Certaines études sont très intéressantes, ainsi on apprend que les DVD ou autres émissions d'apprentissage ne servent à rien, c'est le "déficit vidéo":
Derrière cette docte expression se cache une idée assez simple: si vous mettez l'enfant devant une télé, il pourra parfois apprendre quelque chose, mais ce quelque chose sera toujours notablement effective avec son environnement. Par exemple, prenez une poupée portant un gant accroché à sa main via un morceau de velcro et cachez à l'intérieur de ce gant un grelot. Mettez-vous face à un enfant de 12 ou 15 mois, détachez le gant, secouez-le pour faire teinter le grelot, remettez-le en place et posez la poupée au sol. L'enfant se saisit alors généralement de cette dernière puis il tente d'enlever le gant et de faire teinter le grelot. De manière surprenante, si vous réalisez la même démonstration par le biais d'une télévision, Bébé regarde mais ensuite il ne fait rien. Quand l'expérimentateur place la poupée au sol, juste après la vidéo, l'enfant n'essaye ni d'enlever le gant ni de faire teinter le grelot. Il se comporte comme un sujet totalement naïf qui n'aurait jamais vu la poupée. Ce déficit vidéo reste largement présent chez des enfants âgés de 18, 24 ou même 30 mois.L'effet est le même pour les plus grands face à des programmes axés sur le langage ou les connaissances. Nous sommes prévenus, nul besoin de dépenser des fortunes dans des DVD éducatifs !
De même, on peut lire que l'influence de la télévision est très grande par le biais de cette étude faite sur des adolescentes fidjiennes de la province de Nadroga:
L'idée de ce travail séduisit d'autant plus aisément les chercheurs de la communauté de Nadroga privilégiait, dans sa condition originelle, les types corporels "généreux", synonymes d'affluence. L'arrivée du poste changea profondément cette inclination. Par la grâce de notre brave petite lucarne, 74% des jeunes Fidjiennes se découvrirent soudain trop grosses. Entre le début et la fin de l'expérience, le pourcentage d'adolescentes ayant suivi un régime passa du néant absolu à 69%. Le nombre de jeunes filles ayant adopté le vomissement comme stratégie de contrôle pondéral grimpa pour sa part de 0% à 11%.Il en est de même pour l'alcool, le sexe ou la violence qui sont largement diffusés et banalisés sur nos petits écrans.
De ce point de vue, le livre est vraiment très enrichissant et nous fait réfléchir sur notre usage de la télévision. Néanmoins, je le trouve par moment beaucoup trop alarmiste et catégorique comme le prouve cette anecdote:
Elle [la télévision] parvient, avec une inquiétante constance, à éroder notre humanité même. Je me rappelle ainsi, par exemple, ce gosse de 3 ans, tout juste opéré d'une tumeur cérébrale et pleurant tristement face à un écran vide parce que sa mère l'avait laissé seul pour aller voir ailleurs Plus belle la vie. "Vous comprenez, m'avait expliqué la marâtre à son retour, ici c'est impossible de regarder, il n'arrête pas de gémir." Pauvre gosse contraint de pleurer seul au milieu de blouses blanches débordées parce que sa mère n'avait pas eu son fixe cathodique.Il se sert très souvent d'exemples comme celui-ci pour prouver que la télévision est néfaste et il prône sa suppression totale dans nos foyers. Mais il s'agit quand même de cas extrêmes !
Si je suis d'accord pour dire que certaines émissions sont à proscrire et que l'usage de la télévision doit être réfléchi, surtout la publicité, je ne suis pas prête à me séparer de ma télévision. Je ne suis pourtant pas une assidue, j'ai toujours préféré mes livres (ma mère me punissait de télévision mais cela n'avait aucun effet puisque je m'amusais tout autant sans) mais je tiens tout de même à mes séries, que je regarde en téléchargement ou en DVD. De même pour les journaux télévisés que j'aime suivre de temps à autre, même si je suis l'actualité plus souvent au travers des quotidiens.
Suite à la lecture de TV Lobotomie, nous avons diminué un peu notre temps passé devant l'écran. Nous avons surtout supprimé les moments où nous allumions la télévision pour combler un silence, pendant la préparation des repas ou le bain des enfants par exemple. Finalement, nous nous sommes rendus compte que ce n'était pas indispensable et même, nous avons pu apprécier ce silence reposant, surtout avec deux enfants en bas âge qui demandent toute notre attention. Et cela me chagrinait que Lulu puisse intercepter des messages qui ne sont pas de son âge, comme les bandes-annonces pour les séries telles Les experts ou Esprits criminels qui sont trop explicites étant donné l'heure de diffusion !
Par rapport aux enfants, je n'interdis pas les DVD Disney à Lulu, d'autant plus qu'elle adore ça. Néanmoins, je limite les dessins animés à un par jour et jamais les jours de crèche. Elle se plie assez bien à cette règle, surtout qu'elle adore les livres et les activités manuelles et qu'il n'est pas difficile de l'occuper à autre chose ! Personnellement, j'ai beaucoup regardé les Disney dans mon enfance, je me surprends même à connaître les répliques et les chansons par coeur et ça ne m'a pas empêchée d'atteindre bac+5 et d'être une femme équilibrée (enfin je crois !). Tout cela n'est pas forcément négatif.
En résumé, un livre intéressant et incontestablement éducatif qui peut être le point de départ d'une réflexion sur notre consommation télévisuelle.
Très intéressant ton article :-)
RépondreSupprimer(Mais je pense que je n'aimerais pas le livre, qui me semble verser dans le discours extrêmiste...) Mais comme toute question épineuse, cela amène de fortes réactions!
Chez nous, il y a la télé et je ne suis pas prête à l'éteindre comme tu l'as fait (bravo!) mais il ne s'y arrête que très peu et toujours sous notre contrôle. On diabolise vite les choses en prenant des exemples sortis du contexte de la vie (genre la poupée dans ton article). En effet, rien n'empêche de jouer pour de vrai à côté...Et il y a énormément d'"enfants de la télé" qui ont fait de grandes études, aiment lire etc...
Bref, essayons de faire au mieux sans forcément partir dans les extrèmes :-) (on n'aura remarqué que je n'aime pas les extrêmes lol)
Oui, son discours est vraiment extrême, je pense que tu n'aimerais pas ! :) Et quand il donne des exemples du type: "les enfants qui regardent trop la télé ont 20% de chance de redoubler au collège" (exemple totalement inventé par moi-même), je me dis qu'il y en a 80% qui ne redoublent pas !!! :D
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