La propreté, round 2

J'ai abordé le sujet il y a quelques mois et à l'époque, je prenais la chose de façon plutôt sereine. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et je m'en désole.

Je crois que tout a commencé début juin lorsque nous avons visité l'école maternelle. J'ai montré les toilettes à Lulu et je lui ai bien expliqué qu'elle devait être propre pour aller à l'école. J'ai senti comme une pression s'insinuer dans mon esprit: il ne nous restait plus que 3 mois.

Elle l'a bien compris et chaque fois qu'elle me demandais d'aller à l'école, je lui rappellais que c'est impossible tant qu'elle avait des couches. D'où son soudain intérêt pour les culottes. Sauf que ce n'est pas si facile. Car si Lulu adore mettre des culottes, elle ne comprend pas que ça ne fonctionne pas comme une couche. Lorsqu'elle mouille sa culotte, elle fait l'étonnée puis l'enlève et va s'en chercher une autre dans le placard. Après tout, où est le problème?

Deux mois avant la rentrée, je commence à désespérer. Et mon désespoir est largement lié aux réussites des autres: aux enfants d'amies Facebook, nés en juillet/août 2010 comme Lulu et qui sont tous propres, à la cousine de Lulu qui vient de fêter ses 3 ans et qui est propre depuis un mois, aux mamans de la blogosphère qui se félicitent de voir leur petit de 18 mois ou 2 ans poser ses fesses sur le pot. Ca m'horripile, ça m'énerve, j'enrage.

J'enrage contre ma fille qui n'est pas fichue de comprendre l'intérêt de ne plus porter de couches, j'enrage contre moi-même qui fait subir une pression inutile à ma fille. Car j'ai peur. J'ai très peur qu'elle soit refusée à l'école à cause de ça.

Pourtant, rien n'indique que ce sera le cas. Lors de son inscription, j'ai demandé à la directrice si les enfants devaient être propres et elle a répondu: "Oui, bien sûr, mais ils ont encore le temps." Dans certaines écoles, les maîtresses tolèrent les accidents et se contentent de changer les enfants, dans d'autres, on accepte l'enfant que le matin le temps qu'il soit tout à fait propre, dans d'autres encore, on refuse catégoriquement l'enfant et on invite les parents à revenir après les vacances de Toussaint, de Noël ou l'année suivante. Cela me terrifie. Je ne sais pas dans quelle case appartient la future école de Lulu.

J'en fais des cauchemars, j'ai des angoisses en passant devant l'école, je ne supporte plus les articles de blog ou les statuts Facebook qui parlent de propreté. Si j'écris cet article aujourd'hui, c'est parce que Yolina a exprimé les mêmes angoisses il y a quelques jours. Je comprends tout à fait ce qu'elle traverse, cette envie que l'enfant soit propre mais aussi cette peur de déclencher un blocage chez celui-ci en exerçant trop de pression. On a beau nous dire de rester zen et d'attendre car "ça finira par venir", il n'empêche que cet été sera sûrement l'un des plus stressants pour beaucoup de parents.

Ma fille est tout à fait du genre à être propre le jour de la rentrée. Mais si elle pouvait l'être ne serait-ce que 15 jours avant, ça me soulagerait tellement...