Pouce ou tétine?
Telle est la question que se pose bon nombre de parents à l'arrivée d'un bébé. Sachez que pour la plupart, c'est votre bébé qui choisira...
Piwix a été élevé à la tétine et n'avait donc aucun à priori là-dessus. J'ai bien sûr essuyé les remarques de ma mère à chaque visite et elle m'expliquait que bébé, elle me maintenait le pouce dans la bouche pour me calmer et que je n'avais qu'à faire la même chose... Je ne l'écoutais pas, je privilégiais le plaisir de ma fille. Puis à 3 mois, elle a recraché sa tétine pour lui préférer le pouce. Ma mère a exulté et a même eu le culot de nous sortir lors d'un dîner: "Finalement, j'ai gagné!" Non, elle n'a pas gagné, c'est Poppy qui a choisi. Et je me disais à l'époque que si le deuxième bébé voulait une tétine, il aurait une tétine.
A la naissance de Teemo, j'ai procédé de la même manière, sauf que cette fois j'avais la tétine dans la valise de maternité. Il a aussi accepté rapidement et... ne l'a plus lâchée. On a bien cru quelquefois qu'il choisirait son pouce comme sa soeur mais non, il est accro à sa tétine.
Enfin, un accro mesuré. Car si je tolère la tétine à la maison, je suis bien d'accord avec ma mère pour dire qu'un enfant avec une tétine dans la rue, c'est moche. Elle est donc réservée au sommeil et à quelques exceptions, que je module selon le comportement de mon petit garçon: quand il est fatigué, quand il a mal au dents, quand il a besoin de réconfort. Je regarde aussi énormément le comportement de sa soeur. Quand je vois que Poppy prend son pouce dans la voiture ou devant la télé, je me demande pourquoi j'interdirai la tétine à son frère dans les mêmes conditions.
Tétine attachée au siège-auto, réservée aux voyages |
Du coup, je suis bien contente d'avoir les deux cas de figure car je peux témoigner pour les deux:
- les microbes: c'est du pareil au même
- les réveils la nuit: il est indéniable que le pouce a une longueur d'avance sur ce terrain mais j'ai la chance d'avoir un petit garçon qui réclame une tétine pour s'endormir mais qui s'en passe très bien pour le reste de la nuit.
- les sorties et les jeux: l'avantage du pouce c'est que l'enfant ne peut pas le sucer pendant qu'il joue. Pour la tétine, il suffit de la ranger quand il est occupé à autre chose, je vous assure qu'il n'en a pas besoin.
- les dents: question très épineuse des dents et question primordiale chez les parents qui hésitent encore! Je dirai qu'il n'y a pas de solution meilleure que l'autre. Ma soeur et moi avons sucé notre pouce et n'avons aucun problème dentaire, j'ai une dent légèrement déviée mais très honnêtement, parmi toutes mes connaissances, je suis de celle qui a les plus belles dents. Mon mari a eu une tétine et a les dents dans tous les sens, il regrette que ses parents ne lui ait pas fait porter un appareil dentaire. Je suis sûre que chez vous, vous avez l'exemple inverse. Les professionnels disent que tétine ou pouce, c'est du pareil au même. L'important est d'arrêter à temps, vers 6 ans, quand la mâchoire définitive commence à se former.
- je vous assure que le pouce ne rétrécit pas (oui, je l'ai entendu).
- le sevrage: sûrement bien plus facile pour la tétine que pour le pouce, même si je ne suis pas encore à cette étape.
Le doudou
La question du doudou fut également essentielle. Bien renseignés par les livres et magazines de puériculture, nous avions choisi un doudou pour notre fille, une jolie petite souris accordée avec la déco de sa chambre. En 2 exemplaires, s'il vous plaît.
Poppy l'aimait bien et appréciait sa compagnie... jusqu'à ses 10-11 mois où elle a commencé à bazarder tout ce qui se trouvait dans son lit. Peluches, turbulette, tout y passait. Ma fille préférait dormir à la mode spartiate, juste sur le matelas (protégé d'un drap housse tout de même). J'étais un peu perturbée au début et j'ai longtemps cherché dans les livres et sur Internet les raisons pour lesquelles un enfant pouvait refuser un doudou. Il s'avère que c'est plus courant qu'on le croit et que ces enfants ont d'autres parades. Effectivement, en plus de son pouce accessible à tout moment, Poppy a pris l'habitude de se caresser la joue avec sa main, comme je le fais souvent quand elle a du mal à dormir ou quand elle est malade.
Car n'oublions pas que le doudou est un "objet transitionnel", c'est-à-dire qu'il prend la place des parents quand ceux-ci sont absents. Ils permettent à l'enfant de gérer la séparation. Pendant la nuit dans un premier temps, puis à la crèche, chez la nounou ou à l'école (la première année). Un enfant qui n'a pas de doudou est un enfant comblé affectivement, qui n'a pas forcément besoin d'être rassuré ou tout du moins qui n'a pas besoin d'un objet autre.
J'étais très contente du choix de ma fille car ça nous enlevait deux grosses épines du pied. Imaginez-vous sortir chez des amis et oublier la tétine? Ou arriver à la crèche sans le doudou? Catastrophe! Avec Poppy, plus aucune crainte, le pouce était solidement attaché à sa main (j'ai vérifié quand même et au pire, elle avait un deuxième exemplaire).
A l'entrée en grande section de crèche, à 2 ans, elle a néanmoins réclamé un doudou. Surtout pour faire comme les autres enfants car il s'est avéré très vite qu'elle changeait de doudou tous les jours et qu'une fois à la maison, elle oubliait totalement son existence. Quand j'ai accouché de Teemo, je lui ai offert une Minnie en peluche et j'ai choisi de lui laisser comme doudou officiel de la crèche. Pour qu'elle se rappelle que je l'aimais toujours autant et que je pensais à elle. A l'entrée à l'école maternelle, je n'ai pas mis Minnie dans son sac à dos et elle ne me l'a jamais réclamé.
Pour Teemo, nous étions tellement perplexes qu'à sa naissance, nous n'avions toujours pas choisi de doudou. Il faut dire aussi que la déco de sa chambre n'avait rien de cohérent et qu'il s'agissait de beaucoup de récup. Le privilège du deuxième. J'ai eu un coup de coeur pour le doudou offert par mon oncle parce qu'il s'agit d'un doudou fait main, vraiment unique.
J'ai tout fait pour qu'il l'accepte en le mettant dans son lit et en lui frottant la joue avec, comme je faisais avec ma main pour Poppy. Il l'a adoré et le réclamait souvent. Sauf que Piwix le trouvait moche et désirait trouver une alternative. Inquiète également à l'idée de le perdre un jour, j'ai accepté que Buzz l'éclair fasse le relais.
Il l'a accepté aussi vite que le premier et nous nous sommes vite rendu compte que Doudou ou Buzz, peu importait. Et en fait, même quand il n'y avait aucun doudou, il s'endormait très bien. Décidément!! Aujourd'hui, je bataille encore avec Piwix pour le sevrer de doudou. Monsieur lui en met un à chaque fois et je le retire pour qu'il s'habitue à dormir sans. Il y arrive très bien, autant en profiter, c'est tellement pratique! Il n'y a qu'à la crèche que j'autorise Buzz à l'accompagner parce que je pense qu'il a quand même besoin d'un petit quelque chose de la maison avec lui.
Par contre, s'il y a une chose contre laquelle je suis intraitable, c'est le fait que le doudou soit dans le lit et uniquement dans le lit. Et j'en viens à la dernière partie de mon long monologue:
Les choses qui me choquent
Car j'ai finalement gardé l'idée de ma mère: une tétine en extérieur, c'est NO WAY. Et Teemo s'en accommode très bien. Le doudou en extérieur, c'est NO WAY. Les deux ne me les ont jamais réclamé (mais on aura compris qu'ils n'y sont pas plus attachés que ça). Pour un tout-petit, je veux bien être tolérante, même si j'estime qu'il est du devoir des parents de poser des limites. Mais à partir de 18 mois, quand l'enfant commence à parler, à bouger, à grimper, voir les tétines et les doudous traîner partout, ça m'horripile. Voir ma nièce de 4 ans et demi arriver à l'église pour le baptême de Teemo avec la tétine et le doudou, ça me donne envie de hurler. Croiser des enfants de 3 ans dans les caddies avec tétine et l'oreille de doudou dans le nez, c'est juste indécent.
Je crois qu'on fait bien grand cas du doudou. J'ai l'impression que ça rassure surtout les parents. Combien de témoignages ais-je lu ou entendu sur des parents qui cherchaient le doudou perdu pendant des heures quand leur enfant n'en faisait pas tout une histoire et lui trouvait un remplaçant dès le lendemain? Quand je vois que certains doudous se vendent, et s'achètent, plus de 100€ après une perte lors de vacances, je suis horrifiée.
Je remercie mes enfants d'être aussi autonomes. Ou alors, c'est parce qu'ils ont toute l'affection dont ils ont besoin et qu'ils n'ont pas besoin de palliatifs. Parfois, quand je les vois me suivre partout et chercher les câlins à tout bout de champ, je me dis que leur doudou, c'est moi.