La Théorie de la tartine de Titiou Lecoq: portrait de la génération 2.0
Dix ans et les chocs de la jeunesse (enfants, travail, amours) plus tard, que deviennent notre ex-étudiante blogueuse, le jeune pirate et l'homme de presse idéaliste?
Internet a tout bousculé...
Je connais Titiou Lecoq à travers son blog et ses articles sur Slate que je ne manque jamais. J'aime son ton caustique et sa façon de si bien décrire la vie et le monde avec humour. Quand j'ai vu que Babelio proposait son dernier roman lors d'une Masse Critique, j'ai profité de l'occasion! Bien m'en a pris car j'ai adoré ce portrait de la génération 2.0.
Tout commence en 2006, alors que l'Internet prend une place de plus en plus présente dans nos vies. Certains freinent encore des quatre fers mais nos trois protagonistes sont bien conscients qu'Internet est l'avenir, pour le meilleur... et surtout pour le pire. Une sombre histoire de revenge porn les met en relation et ils ne se quitteront plus, un lien fort les unissant désormais. En 2015, alors que le monde entier est sur Internet, Christophe, Marianne et Paul ont la nostalgie de ce petit univers privé qu'ils pensaient être le leur et qui sera peut-être leur perte.
J'ai retrouvé la plume de la blogueuse dans ce roman très drôle mais ô combien réaliste et visionnaire. Elle maîtrise son sujet sur le bout des ongles, d'abord parce qu'elle le vit de l'intérieur en tant que blogueuse et pigiste sur un site d'informations, ensuite parce que le roman fourmille d'informations vérifiables et documentées. On retrouve tous les questionnements qui sont les nôtres aujourd'hui: qu'est-ce que l'information actuelle? Est-elle fiable? Sommes-nous en sécurité sur Internet? Y sommes-nous totalement libres?
Même si j'ai quelquefois regretté que les personnages soient à la limite de la névrose, qui confirmerait que le monde d'Internet est nocif, j'ai vraiment aimé cette incursion dans la génération 2.0. Notre génération qui a connu les balbutiements d'Internet et l'a vu prendre possession de nos vies. A lire.
Extraits:
Une dynamique de groupe se développait grâce à la reconnaissance de l'appartenance au même milieu. A Internet. Une appartenance commune qui passait par la capacité à créer des relations humaines hors de tout contexte social, dégagées de toute convention.
Et dans le fond, il se demandait si, pour faire de l'excellent journalisme, il n'aurait pas fallu vivre dans un pays où le niveau des politiques aurait lui-même été meilleur.
Merci à Babelio et aux éditions Au Diable Vauvert.
2 commentaires
Ah j'avais hésité à le prendre lors de la masse critique, ton avis me donne envie de le lire, je suis la fille qui t'a pris en photo avec Michel Bussi chez Babelio ;)
RépondreSupprimerBienvenue sur le blog Stokely! Si le résumé te tente, n'hésites pas, j'ai vraiment passé un bon moment.
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